Présentation de l’industrie des sables bitumineux
Octobre 2024
Les origines de l’exploitation des sables bitumineux
En Alberta, l’existence des sables bitumineux est connue depuis des siècles, soit depuis bien avant que la région ne prenne ce nom. Les populations autochtones mélangeaient en effet l’huile lourde appelée bitume avec de la résine d’épicéa pour imperméabiliser leurs canots.
L’exploitation commerciale des sables bitumineux de l’Alberta n’a toutefois débuté qu’en 1967. Ce délai s’explique en grande partie par les propriétés mêmes du bitume : si sa densité et sa viscosité le rendaient idéal pour imperméabiliser les canots, elles complexifiaient en revanche son extraction du sol.
Quelques faits sur le bitume
L’Alberta possède 10 % des réserves mondiales de pétrole, essentiellement sous forme de bitume1. Ce type de pétrole est tellement épais qu’il est presque solide à température ambiante, un peu comme du beurre d’arachide. Pour compliquer encore plus les choses, le bitume est présent à l’état naturel sous forme d’un mélange de sable, d’argile ou d’autres minéraux et d’eau. Autrement dit, les techniques traditionnelles de forage ne conviennent pas à son extraction.
Tout au long du XXe siècle, les recherches pour isoler le bitume se sont multipliées. C’est en 1929 qu’une découverte change la donne, le jour où le professeur Karl Clark de l’Université de l’Alberta fait breveter une méthode de séparation recourant à de l’eau chaude et des agents chimiques.
Le sable, l’eau et l’argile résiduels provenant de l’extraction du bitume sont déposés dans des bassins de stockage temporaire. Ces bassins de résidus nous permettent de récupérer l’eau et de la réutiliser dans le cadre de nos activités.
1 Cahier d’information sur l’énergie 2024–2025, Ressources naturelles Canada, 2024.
L’Alberta compte trois gisements primaires situés dans les régions suivantes :
- RIVIÈRE-LA-PAIX
- ATHABASCA
- Cold Lake
Extraire le bitume du sol
C’est cet esprit d’innovation qui est à l’origine des réalisations technologiques auxquelles l’industrie a depuis contribué. Au cours des années suivantes ont été développées les méthodes de stimulation cyclique par la vapeur d’eau (SCV) et de drainage par gravité au moyen de vapeur (DGMV), deux procédés employés pour l’extraction in situ (sur place). Ces méthodes jouent un rôle essentiel, car environ 80 % des sables bitumineux sont profondément enfouis dans le sol. Dans les deux cas, de la vapeur est injectée dans le gisement de bitume afin de réchauffer ce dernier, ce qui permet d’en réduire la viscosité et de le pomper jusqu’à la surface pour le traiter.
Les sables bitumineux peuvent également être extraits à ciel ouvert lorsque les gisements se trouvent plus près de la surface. C’est le cas d’environ 20 % des réserves de sables bitumineux de l’Alberta. Les exploitations minières utilisent alors des pelles hydrauliques et électriques pour extraire le minerai du sol, qui est ensuite transporté dans de grands camions jusqu’à un concasseur. Une fois le minerai réduit en petits morceaux, de l’eau chaude est ajoutée pour séparer le bitume du sable, de l’argile et de l’eau. Enfin, le bitume est envoyé dans une usine de traitement afin d’être transformé.
Réduire l’impact environnemental
Le sable, l’eau et l’argile résiduels provenant de l’extraction du bitume sont déposés dans des bassins de stockage temporaire. L’eau de traitement peut être récupérée dans les bassins de résidus, puis réutilisée lors de l’extraction. Une fois que le sable et l’argile se stabilisent au fond des bassins, ils sont stockés et servent ensuite à la remise en état des terres.
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