Une lettre ouverte au premier ministre du Canada

15 septembre 2025

Le très honorable Mark Carney, C. P.,
député Premier ministre du Canada

Monsieur le premier ministre Carney,

Six mois se sont écoulés depuis que la première lettre « Bâtir le Canada maintenant » vous a été envoyée, ainsi qu’aux leaders des autres partis politiques du Canada, décrivant un plan d’action visant à exploiter les ressources pétrolières et gazières de classe mondiale du Canada afin de renforcer la souveraineté, la résilience et la prospérité économique du Canada. Après l’élection, nous avons envoyé une deuxième lettre exprimant notre soutien envers notre vision commune du Canada comme superpuissance énergétique en devenir, une vision qui met à profit à la fois les ressources conventionnelles et les ressources énergétiques propres. Nous avons depuis constaté des progrès, mais ils sont insuffisants pour stimuler les investissements et la croissance requis pour faire de cette vision une réalité.

Merci d’avoir dirigé le changement positif dans le ton du gouvernement fédéral en ce qui concerne l’importance du développement économique, notamment l’augmentation des investissements dans l’énergie conventionnelle. Le lancement du nouveau Bureau des grands projets, du comité consultatif autochtone et de la liste initiale des projets d’intérêt national, et l’annonce qu’il commencera à travailler pour soutenir Pathways Plus sont des étapes importantes dans la bonne direction. Nous sommes reconnaissants des progrès effectués par le gouvernement fédéral dans ces secteurs.

Toutefois, le Canada n’a toujours pas les politiques réglementaires et fiscales claires, concurrentielles et durables requises pour atteindre ce qu’on appelle la « grande entente ».
Cette entente inclut des réductions importantes des émissions, un plus grand accès au marché et une croissance importante de la production en amont. La réalisation de ces trois résultats interreliés va au-delà de la progression de projets majeurs sélectionnés, mais comprend plutôt une multitude d’autres projets et d’investissements connexes. Conséquemment, nous réitérons notre appel à travailler ensemble pour apporter les changements requis aux politiques afin d’atteindre ces résultats.

Notre appel à l’action est urgent, en raison des constants indicateurs démontrant que l’économie canadienne va dans la mauvaise direction. Le besoin d’améliorer la productivité et de créer des emplois nécessite des mesures décisives et rapides. Le Canada a la chance d’avoir une abondance enviable de ressources pétrolières et gazières et possède l’expertise pour les développer en respectant l’environnement et les valeurs sociales, et en travaillant avec les groupes autochtones dans l’intérêt du Canada et des Canadiens. À titre de leaders dans ce secteur, nous avons constamment prôné les changements requis pour mettre fin à la complexité croissante des politiques et à l’incertitude au cours de la dernière décennie qui ont entraîné des retards dans les investissements, des occasions perdues et un désavantage concurrentiel sur la scène énergétique mondiale.

Compte tenu de votre expérience, vous comprenez que le secteur privé et les marchés publics ont besoin de clarté et de certitude pour faire les investissements à long terme requis pour réaliser le potentiel de ce secteur, créant en retour des milliers d’emplois à revenu élevé et renforçant considérablement l’économie du Canada.

La mise en œuvre des changements exprimés dans les précédentes lettres Bâtir le Canada
maintenant est requise pour envoyer des signaux clairs que le Canada est prêt à faire des affaires. À nouveau, nous croyons que votre gouvernement doit mettre l’accent sur ce qui suit :

• Simplifier considérablement la réglementation. La Loi sur l’évaluation d’impact fédérale et l’interdiction des pétroliers sur la côte ouest nuisent au développement et doivent être refondue et abrogée, respectivement. Les processus existants sont complexes, imprévisibles, subjectifs et extrêmement longs. Les processus doivent être clarifiés et simplifiés, et les décisions nécessitent un examen judiciaire.
• Réduire les échéanciers pour les approbations de projets. Le gouvernement fédéral doit réduire considérablement les délais réglementaires afin d’approuver tous les projets dans les mois suivant la demande, non pas les années. Cela est requis pour rétablir la confiance des investisseurs et attirer à nouveau des investissements au Canada. Une plus grande clarté est également requise en ce qui concerne les compétences provinciales plutôt que fédérales en lien avec les approbations de projets et elle doit être respectée.
• S’engager à accroître la production, non pas à la limiter. Le plafond sur les émissions du gouvernement fédéral non inscrit dans la loi doit être éliminé afin de permettre au secteur de croître et de réaliser son potentiel, dans l’intérêt du Canada et des Canadiens. Le « plafond de production » crée de l’incertitude, est redondant, entraînera des réductions de la production et empêchera les investissements.
• Un cadre fiscal qui attire les investissements. La taxe fédérale sur le carbone pour les grands émetteurs n’est pas concurrentielle sur le plan des coûts à l’échelle mondiale et devrait être annulée, permettant aux provinces d’établir une réglementation. Le gouvernement fédéral peut diriger la collaboration entre les provinces et territoires, protégeant ainsi la concurrence locale et internationale. L’industrie a besoin de cadres financiers clairs, concurrentiels et durables, qui doivent notamment être associés à la taxe sur le carbone et aux taux globaux de taxation, afin d’obtenir du capital et d’inciter les investissements.
• Favoriser les occasions d’investissement auprès des Autochtones. Le gouvernement fédéral doit fournir des garanties de prêt à grande échelle aux Autochtones pour que les industries puissent créer des occasions d’accès à la propriété afin d’accroître la prospérité et de s’assurer que les communautés autochtones bénéficient du développement des ressources.

Comme vous l’avez clairement indiqué, notre pays doit passer de « l’incertitude à la prospérité ». Des changements tangibles doivent être apportés pour que cela se produise, et sans la prise de mesures claires et urgentes, nous risquons de rater une occasion générationnelle de saisir le potentiel actuel du Canada.

Alors que le Parlement reprend ses travaux pour la session d’automne, l’industrie énergétique demeure engagée à travailler avec vous, votre cabinet, et les provinces de manière urgente afin de réaliser le potentiel du secteur énergétique dans l’intérêt du Canada. Ensemble, le Canada peut devenir la superpuissance énergétique mondiale que nous souhaitons tous. Nous sommes impatients de recevoir votre réponse.

Cordialement,

Signataires originaux

Associations de l’industrie