Réflexion d’une scientifique : « Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir »
28 avril 2025

Pour Sara, ce qui est le plus intéressant dans la science, c’est le facteur découverte.
« J’ai toujours été curieuse, et j’éprouve un réel plaisir à creuser un problème pour en comprendre la cause. Le processus itératif de la science peut vraiment être satisfaisant et gratifiant. J’ai l’impression qu’il y a toujours quelque chose de nouveau, prêt à être découvert. »
Dans son poste de conseillère en développement technologique auprès de la COSIA, branche innovation de l’Alliance nouvelles voies, les occasions de découverte ne manquent pas. Sara travaille de concert avec les entreprises membres de l’Alliance pour seconder les innovateurs qui développent des technologies capables de résoudre des problèmes et d’améliorer l’exploitation des sables bitumineux.
« Nos entreprises membres ciblent les technologies qui pourraient, selon elles, être mises en pratique dans leurs activités. Elles travaillent ensuite avec les innovateurs, leur fournissent une expertise technique et, dans certains cas, collaborent à des projets pour développer davantage la technologie. Nous soutenons ces efforts, en cherchant des façons d’éliminer les obstacles et de faire progresser les technologies pour les commercialiser, lorsque c’est possible. Il peut s’agir pour cela d’organiser régulièrement des réunions de suivi avec les innovateurs afin d’aider à résoudre les problèmes ou de trouver des ressources supplémentaires en fonction du stade de développement de la technologie. »
Sara souligne qu’il s’agit d’un processus continu et d’un effort de collaboration.
« Je travaille avec les innovateurs de différentes façons, mais une bonne partie du travail consiste à leur fournir une orientation et à créer des liens dans l’écosystème de l’innovation. S’ils ont besoin de ressources supplémentaires, comme du financement, nous pouvons les présenter à différents bailleurs de fonds, ou les soutenir sur le plan commercial en les mettant en relation avec des accélérateurs et d’autres organisations qui offrent des conseils et du mentorat dans le domaine du développement des affaires. »
Ce processus a permis d’appuyer Impossible Sensing Energy, un innovateur de Calgary. Cette entreprise conçoit un débitmètre multiphase qui se sert de la technologie d’imagerie optique pour mesurer avec précision les solvants dans les mélanges d’eau, de gaz et d’huile. Cet outil évolue grâce au soutien de groupes comme la COSIA et ses membres, Alberta Innovates, le Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada et SAIT (Southern Alberta Institute of Technology).
Les innovateurs peuvent notamment soumettre leurs idées par l’entremise du Portail d’évaluation des technologies environnementales (E-TAP), accessible sur le site Web de l’Alliance nouvelles voies. Tout le monde peut proposer une idée sur le portail : des universitaires, des chercheurs, des entreprises en démarrage, des entrepreneurs, etc. Les propositions de technologies sont examinées par la COSIA et ses entreprises membres afin de déterminer celles auxquelles elles pourraient donner suite.
« J’ai rencontré de nouveaux innovateurs qui avaient d’excellentes idées susceptibles de changer les façons de faire. C’est emballant de travailler avec des personnes ayant différentes expertises et connaissances, et de constater leur passion pour leur travail. »
Sara a toujours eu le sentiment qu’elle resterait liée à la science d’une manière ou d’une autre, et ce, tout au long de sa scolarité et à l’âge adulte.
« Enfant, je m’intéressais au monde naturel – sans me limiter à la science. À cet âge, on ne voit pas forcément la science comme une science en soi. Jeune, je voulais devenir vétérinaire, puis en découvrant les différentes facettes de la science, je me suis intéressée aux sciences judiciaires et à la biologie. »
Après avoir grandi dans une région rurale de l’Alberta, Sara a décidé de faire ses études postsecondaires en Colombie-Britannique. Elle a étudié la biologie à l’Université de Fraser Valley, à Abbotsford. Dans le cadre de son programme, elle a aussi participé à des recherches sur la toxicologie aquatique – un sujet auquel elle s’intéressera plus tard dans sa carrière.
Après l’obtention de son diplôme, Sara a travaillé pendant plusieurs années pour une entreprise de biotechnologie spécialisée dans l’isolation et la purification des protéines destinées à une utilisation dans les produits pharmaceutiques et alimentaires. Plus tard, elle a travaillé dans un laboratoire de toxicologie aquatique, où elle a évalué les effets de divers produits chimiques et échantillons d’eau sur les organismes aquatiques. Lorsqu’on lui demande le conseil qu’elle donnerait aux jeunes scientifiques qui commencent des études postsecondaires, Sara insiste sur l’importance de la curiosité naturelle et de l’ouverture à la découverte de nouvelles choses.
« Si vous pouvez faire une étude sur le terrain ou un stage – quelque chose de concret –, allez-y! Ce sont d’excellentes occasions d’acquérir une expérience pratique et de voir si quelque chose vous plaît, ou si cela va éveiller un autre intérêt que vous souhaiterez explorer. »
Elle revient également sur les différentes disciplines qui l’intéressaient, et précise qu’il est normal de changer de direction.
« Quand j’étais à l’université, je pensais que j’allais travailler dans un laboratoire de recherche, et peut-être comme diététiste par la suite. Lorsque je suis arrivée sur le marché du travail, j’ai acquis davantage d’expérience et une nouvelle perspective. Lorsqu’on est jeune et qu’on fait notre entrée dans le monde, il est difficile de savoir exactement ce que l’on veut faire, car on n’a pas encore eu la chance d’essayer différentes choses. N’ayez pas peur de tenter une expérience – ni de changer d’avis. Si vous explorez quelque chose et que vous vous rendez compte que ce n’est pas fait pour vous, vous n’avez pas échoué. Vous acquerrez des expériences précieuses, peu importe la direction que vous choisissez. »